Mai 28 2004

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Mai 26 2004

 

Irak : les nouveaux mercenaires

LE MONDE | 26.05.04 | 13h31

Employés par des sociétés privées sous contrat avec le Pentagone, ils sont 15 000 à 20 000 sur le sol irakien. Leur travail est crucial pour la mission américaine. La guerre se privatise, mais ses règles sont floues.
Le 1er avril, en découvrant sur leurs petits écrans les images des cadavres mutilés de quatre de leurs compatriotes traînés dans les rues de Fallouja par une foule vociférante, les Américains ont cru assister à un remake de Black Hawk Down. Fallouja, pourtant, n'est pas Mogadiscio. Et ce qui intriguait les Américains, cette fois, ce n'était plus la mission menée, mais qui la menait. Ce jour-là, ils ont soudain réalisé à quel point leurs forces armées opéraient désormais dans l'ère de la sous-traitance.
Les quatre hommes tués à Fallouja n'étaient pas des soldats américains. Ils étaient employés par une petite société, Blackwater USA. Loin du modèle traditionnel du mercenaire et de la "gâchette à louer", Blackwater fait partie d'une industrie florissante, celle des sociétés militaires privées (private military firms, PMF), qui assurent aujourd'hui un large éventail de tâches en Irak, tâches jusqu'ici réservées aux militaires et qui peuvent même inclure le combat. Les PMF vont de la petite société qui fournit des équipes de commandos aux grandes entreprises qui gèrent les chaînes d'approvisionnement militaire. Cette nouvelle industrie se compte en centaines d'entreprises, en milliers d'employés, et en milliards de dollars de revenus.
Les sociétés militaires privées et leurs clients opèrent dans plus de 50 zones de conflit dans le monde, mais leur premier client est le contribuable américain : Washington a signé plus de 3 000 contrats avec des PMF au cours de la dernière décennie. Après la fin de la guerre froide, le secteur privé s'est épanoui dans un contexte de réduction des moyens militaires (l'armée américaine n'est plus que les deux tiers de ce qu'elle était pendant la première guerre du Golfe, en 1991), d'exigences croissantes de nouveaux déploiements et de technicisation de la guerre moderne.
Jusqu'à l'Irak, l'industrie militaire privée était restée très discrète. Lorsqu'un appareil de la CIA a, par erreur, fait abattre un avion civil de missionnaires américains au-dessus du Pérou, en 2001, peu de gens ont su que l'avion de la CIA était exploité par une société sous contrat, Aviation Development Corp. Lorsque des militants palestiniens ont tué trois Américains à Gaza à l'automne 2003, la plupart des gens n'ont pas réalisé qu'il s'agissait de militaires privés sous contrat, employés de DynCorp (Virginie).
Bien qu'elle n'ait pas plus d'une dizaine d'années, l'industrie militaire privée affiche un revenu annuel mondial d'environ 100 milliards de dollars et a adopté toutes les règles du jeu washingtonien du lobbying. En 2001, dix sociétés privées de pointe ont dépensé plus de 32 millions de dollars en lobbying et donné plus de 12 millions à des partis politiques. A elle seule, la firme Halliburton a donné plus de 700 000 dollars entre 1999 et 2002, dont 95 % au parti républicain ; DynCorp en a donné plus de 500 000, dont 72 % aux républicains. Curieusement, les dépenses de lobbying d'Halliburton ont baissé de moitié après l'accession de son ancien PDG, Dick Cheney, à la vice-présidence des Etats-Unis - obtenant un bien meilleur retour sur investissement, puisque ses contrats ont triplé sous l'administration Bush.
Dès le début, les sous-traitants privés ont joué un rôle-clé dans la guerre d'Afghanistan. Leurs hommes, déployés avec les forces militaires américaines sur le terrain (y compris avec les unités paramilitaires de la CIA, qui ont été les premières à y poser le pied), y ont assuré l'entretien de l'équipement de combat, le soutien logistique, et ont régulièrement participé à des vols de surveillance et d'identification des cibles. Ce rôle continue, et des contractuels font maintenant partie de l'opération conjointe armée/CIA qui essaie de traquer Oussama Ben Laden le long de la frontière pakistano-afghane.
Les PMF ont joué des rôles tout aussi variés dans d'autres points chauds de la lutte antiterroriste. Aux Philippines, dans les opérations contre la guérilla islamiste, DynCorp travaillait à la logistique. DynCorp encore est directement impliquée dans la lutte contre le trafic de drogue en Colombie. Lorsque les Etats-Unis ont déployé un contingent pour la formation militaire dans l'ancienne République soviétique de Géorgie, il était essentiellement composé de militaires privés. A Guantanamo, les talibans et membres présumés d'Al-Qaida sont incarcérés dans une prison militaire construite par la division KBR d'Halliburton et sont interrogés avec l'aide de contractuels de sociétés comme Titan. Mais c'est avec la guerre d'Irak que cette industrie est véritablement devenue adulte. Avant le conflit, les sociétés privées ont largement participé aux préparatifs, approvisionnement, entraînement, et même aux exercices de simulation et planification des combats dans le désert koweïtien. L'énorme complexe militaire américain de Camp Doha, d'où a été lancée l'invasion, était construit, géré et gardé par un groupe privé.
Lors de la phase de combats majeurs, en mars-avril 2003, les militaires privés ont touché à peu près à tout, depuis l'alimentation et le logement des troupes jusqu'à l'entretien d'armements aussi sophistiqués que le bombardier invisible B-2, le chasseur F-117, les avions de reconnaissance U-2 et Global Hawk, les chars M-1, les hélicoptères Apache et les systèmes de défense antiaérienne sur les navires. La proportion de sous-traitants privés par rapport au personnel militaire régulier a été, en gros, de 1 à 10, soit dix fois plus que pendant la première guerre du Golfe. Les alliés, y compris les Britanniques et les Australiens, se sont aussi appuyés sur ce soutien privé.
Pendant l'occupation de l'Irak, la demande d'aide privée a explosé, à mesure que les scénarios optimistes élaborés par les têtes politiques du Pentagone s'effondraient. Ni le Congrès ni les échelons supérieurs du Pentagone ne disposent de chiffres précis, mais le nombre de militaires privés actuellement déployés en Irak est estimé être de 15 000 à 20 000 personnes, employées par des dizaines de sociétés. Les PMF assurent trois fonctions principales en Irak : soutien militaire, entraînement militaire et conseil, ainsi que certains rôles tactiques militaires. Ce sont des tâches essentielles, mais les PMF ne font pas, formellement, partie des forces armées, ce qui entraîne des dysfonctionnements, parfois graves, en termes de partage des renseignements, ainsi qu'une certaine confusion sur les droits et les responsabilités dans le cadre du combat.
L'Autorité provisoire de la coalition (CPA) calcule que lorsque la souveraineté sera transférée à un gouvernement irakien, fin juin, ces chiffres pourraient passer à 30 000. Des fonctions telles qu'assurer la sécurité de la zone verte à Bagdad seront privatisées. L'administration Bush ne comptabilise pas formellement ces données - ce qui rend plus nécessaire encore la supervision de ces activités. Le recours aux PMF amortit le coût politique de la guerre, atténuant le besoin de faire appel aux réservistes ou aux alliés. En outre, contrairement aux règles en vigueur pour les victimes militaires, la diffusion des informations sur les pertes civiles est à la discrétion des employeurs : pas plus qu'on ne sait le nombre exact de PMF présents en Irak, on ne connaît les chiffres précis des pertes enregistrées dans leurs rangs, estimées entre 30 et 50 personnes.
Avec des hommes de plus de 30 nationalités, les PMF ont fini par fournir à l'administration Bush une coalition internationale d'un autre type en Irak. Il y a plus de contractuels militaires privés sur le terrain que de soldats de n'importe quelles forces régulières alliées, y compris de Grande-Bretagne. A elle seule, l'une de ces sociétés, Global Risks, y compte quelque 1 100 employés, dont 500 gurkhas népalais et 500 soldats fidjiens. Global Risks est ainsi le sixième fournisseur de troupes en Irak.
Dans le soutien logistique, Halliburton a décroché l'équivalent de 6 milliards de dollars en contrats en Irak. Ses activités vont de la restauration des troupes (sous-traitées à d'autres sociétés) au convoyage de carburant ou aux réparations dans le secteur pétrolier. DynCorp joue un rôle prioritaire dans les programmes de formation de la police irakienne. A l'origine, le contrat a été accordé pour 50 millions de dollars, mais il pourrait atteindre jusqu'à 800 millions. Cette société, dont le siège est juste à côté de l'aéroport Washington-Dulles, à Reston (Virginie), accomplit 96 % de ses activités avec l'Etat américain, mais son image a souffert d'un scandale (prostitution et trafic d'armes) dans lequel certains de ses employés sous contrat en Bosnie et au Kosovo ont été impliqués.
La société Erinys est chargée de la création d'une force paramilitaire destinée à assurer la sécurité des champs de pétrole. Le choix de cette toute jeune société, qui n'existait pas avant la guerre, pour un contrat de 39,2 millions de dollars, a beaucoup surpris dans l'industrie. Erinys a ensuite fait hausser quelques sourcils en recrutant d'anciens soldats et policiers sud-africains qui avaient servi le régime de l'apartheid. Mais le contrat semble exécuté efficacement : les attaques contre les pipelines ont sensiblement baissé. En à peine plus de quatre mois, Erinys a formé, armé et déployé plus de 9 000 gardes irakiens à travers le pays, avec l'objectif de porter ce chiffre à 15 000.
Vinnell, MPRI et Nour USA se consacrent à la formation et à l'équipement de la nouvelle armée irakienne, une tâche dont le coût pourrait atteindre 2 milliards de dollars. Vinnell Corp., filiale de Northrop Grumman basée à Fairfax, en Virginie, est connue pour avoir été déjà deux fois la cible d'Al-Qaida, dont des attentats ont détruit ses locaux en Arabie saoudite en 1996 et en 2003. La société MPRI est essentiellement composée d'anciens officiers américains, y compris des généraux. Elle travaille essentiellement à l'entraînement de l'armée américaine, mais elle a aussi décroché des contrats en Croatie, en Bosnie, au Nigeria et en Afghanistan. Le contrat de Nour a été contesté lorsqu'il est apparu que cette firme était liée au protégé des néoconservateurs Ahmed Chalabi. Ce contrat a depuis été suspendu et est en cours de réattribution.
C'est dans le domaine du combat, toutefois, que l'évolution du secteur des PMF est la plus spectaculaire. C'est la première fois en Irak que des firmes privées jouent un rôle tactique aux côtés des troupes américaines, dans trois domaines : elles participent à la défense des installations, à la protection de personnalités importantes comme Paul Bremer, le chef de la CPA, et escortent les convois. Tout cela est crucial pour le succès de la mission américaine.
Les employés des PMF encourent les mêmes risques que les forces régulières. Quelques jours après avoir perdu quatre hommes à Fallouja, Blackwater a dû défendre le QG de la CPA à Nadjaf contre un assaut des milices radicales chiites. La fusillade a duré plusieurs heures et Blackwater a même dû envoyer ses propres hélicoptères par deux fois pour réapprovisionner ses commandos en munitions et évacuer un marine blessé. La même nuit, les hommes de trois sociétés, Hart Group, Control Risks et Triple Canopy, ont été impliqués dans des batailles rangées. Les employés de Hart Group, abandonnés par les forces de la coalition, ont dû quitter leur position et laisser sur place l'un de leurs camarades tués.
Fondée en 1996 par Gary Jackson, un ancien des forces spéciales de la marine (navy seals), Blackwater jouit d'une bonne réputation et est d'ailleurs l'une des rares sociétés de ce secteur à ouvrir ses installations à la presse. Elle possède un immense domaine en Caroline du Nord, à 40 km au sud de la base navale de Norfolk, où plus de 50 000 militaires ont déjà suivi un entraînement. Blackwater se spécialise aujourd'hui dans les programmes antiterroristes et a décroché un contrat de 35 millions de dollars pour former 10 000 marins de la Navy à la protection de leur force. L'entreprise a commencé par recruter d'anciens militaires américains, principalement issus des forces spéciales, mais la pression de la demande l'a orientée vers de la main-d'?uvre meilleur marché : 30 % de son personnel actuel n'est pas de formation militaire et vient en partie des rangs de la police. En février, Blackwater a recruté 60 anciens soldats chiliens, auxquels elle a offert 4 000 dollars par mois pour protéger des installations pétrolières en Irak. Fin mars, la firme déclarait avoir 450 hommes sur le terrain (et non pas "5 ou 6", comme nous l'indiquait un général du Pentagone). Blackwater est notamment chargée de la sécurité rapprochée de l'administrateur américain Paul Bremer - un contrat de 21 millions de dollars -, dont elle assure aussi le transport, à l'aide de deux hélicoptères.
"L'Irak, actuellement, est une mine d'or. La marge bénéficiaire est incroyablement élevée, bien plus que le facteur risque", relève Duncan Bullivant, le chef de la société britannique Henderson Risks. Les soldats des PMF gagnent deux à dix fois plus que leurs collègues des forces régulières, les mieux payés étant ceux qui ont eu une formation d'élite. L'échelle des salaires reflète aussi la mondialisation : en Irak, un ancien béret vert américain peut gagner jusqu'à 1 000 dollars par jour là où un ancien gurkha népalais fera 1 000 dollars par mois. Cette situation pose inévitablement la question : quel va être l'impact de la croissance de l'industrie militaire privée sur la capacité des forces armées à retenir leur propre main-d'oeuvre une fois formée ?

© Peter W. Singer
Brookings Institution

 

Mai 24 2004

The Secret Bush Brothers Video

Dealers...president?


According to LAPD whistleblower Michael C. Ruppert, the Drug Enforcement Agency has in its possession a video of George W. Bush and Jeb Bush flying in to Tamiami Airport outside of Miami, Florida "to pick up a couple of kilos of powder for a party." (From the Wilderness Newsletter; $35 / yr; FTW Publications, PO Box 6061-350, Sherman Oaks, CA 91413).
Ruppert heard about it from Terry Reed, author of Compromised: Clinton, Bush and the CIA (1994). "I was with Terry recently at a public speaking engagement where he reminded the audience of a little passage from his book Compromised," writes Ruppert. "In that passage he describes how Barry Seal had told him that he had 'insurance' in the form of proof that the Bush Boys were doing heavy drugs."
According to Reed, "the FBI had inserted a female undercover agent into the inner circle of Medellin Cartel founder Pablo Escobar. Her name was Darlene Novinger and she got very close to an Escobar cousin named Steve Plata."
"Thanks to the 'uc', as undercovers are called, Barry Seal and Terry Reed were sent on a drug sting to meet some wealthy Texans," writes Ruppert. "It turns out that the wealthy Texans were George W. and Jeb Bush who flew in on the family owned King Air to pick up the cocaine themselves. Hidden DEA cameras filmed the whole incident, including the tail number of the aircraft and both Bushes participation. According to Reed, nobody knew in advance who the buyers were. Reed states that he has both the tail number of the aircraft and the DEA case file number and he strongly suspects that tape to turn up during the 2000 presidential election."Getting the Dope on Bush
Former CIA operative Terry Reed had worked closely with the late Barry Seal, a notorious drug smuggling pilot who also worked for the CIA.
In his excellent book, Compromised, written with veteran journalist John Cumrnings, Reed describes a conversation he had with Seal about his 'insurance" aka blackmail, in case the Bush Family Crime Syndicate would try to double-cross him.
"Ever hear the old expression, it's not what ya know, it's who ya know? Well, whoever said that just hadn't caught the Vice President's [George Bush's] kids in the dope business, 'cause I can tell ya for sure what ya know can definitely be more important than who ya know," bragged Seal to his buddy.
Reed was incredulous. "... Barry, are you telling me George Bush's kids are in the drug business?" he asked.
"Yup,. that's what I'm tellin ya. A guy in Florida who flipped for the DEA has got the goods on the Bush boys. Now I heard this from a reliable source in Colombia, but I just sat on it then, waiting to use it as a trump card if I ever needed it. Well I need to use it now. I got names, dates, places, even got some tape recordings. I even got surveillance. videos catchin' the Bush boys redhanded. I consider this stuff my insurance policy, " said Seal.
"It makes me and the mole on the inside that's feeding the stuff to me invincible. Now this is real sensitive shit inside of U.S. Customs and DEA and those guys are pretty much under control. It's damage control as usual. But where it gets real interestin' is what the Republicans will do to the Democrats in order to ditty up the people who might use this information against Bush."
Hinting at a high-level Mob War between.the Bush Family and the Clinton Family, Seal told Reed that "he was on a secret mission by none other than the Agency [CIA] to sort of dirty up some people real close to the Governor [Clinton]."
"Now I had been working on this through Dan Lasater," continued Seal. "Now Dan's a good ol boy and all that, but he's gotta drug problem and he's got the balls to be stealin' from the Agency too."
Balls? Imagine stealing cocaine drug profits from the CIA.
When Reed questioned him about the duffel bag Seal had taken to Skeeter Ward, Seal said, "Let's don't call it cocaine. Let's call it neutralizing powder. Least that's the way the Bush family saw it. This is just one family warrin' against another. just like the Mob."
Reed claims he found these revelations "disquieting." Seal tried to reassure him by saying, "Terry I told ya when I met ya. I'm in transportation and I transport what the government wants.transported. In this case, the Republicans ... the Bush family... wanted some stuff transported into Mena and into Arkansas that would end up in the noses of some very prominent Democrats."
Seal was later assassinated.

Mai 23 2004

Un coup soudain derrière la tête

AFP | 24.05.04 | 01h50


Un scientifique irakien spécialisé dans le domaine de la chimie et supposé proche de Saddam Hussein est mort lors de sa détention sur une base américaine à Bagdad, a révélé le Guardian dans son édition de lundi.Le professeur Mohammed al-Izmerly, dont le nom se trouvait au début de la guerre sur une liste de 200 proches du régime de l'ancien dictateur irakien, est mort d'une "congestion cérébrale", selon le diagnostic officiel laconique des médecins militaires américains qui accompagnaient le cadavre, révélé par le quotidien britannique lundi.Cependant, selon Faik Amin Baker, directeur du service des autopsies de l'hôpital de Bagdad, cité dans les colonnes du Guardian, le scientifique serait décédé "d'un coup soudain à l'arrière du crâne"."Il est mort d'un coup violent derrière la tête, a expliqué le docteur Baker au journal anglais. Nous ne rejettons pas les conclusions des autorités de la coalition, mais cela n'explique comment ces blessures ont été causées".Le certificat de décès délivré avec le corps --seulement porteur du numéro 1909 à défaut de toute identité-- par les autorités américaines n'évoquait pas cette fracture du crane apparemment à l'origine de la mort.Arrêté le 26 avril 2003 à son domicile à Bagdad, le professeur al-Izmerly a été détenu pendant près de 9 mois par les forces armées américaines avant que sa famille puisse lui rendre visite, une seule et unique fois, le 11 janvier 2004, selon le Guardian."Quand je l'ai vu, il avait l'air en bonne santé", a déclaré Rana, 23 ans, l'une des filles de la victime, au journal londonien: "j'ai demandé aux Américains pourquoi il l'avait arrêté, on m'a simplement répondu qu'il était un témoin".A peine plus d'un mois plus tard, le 19 février, la nouvelle de la mort de Mohammed al-Izmerly était annoncée à sa famille par la Croix-Rouge internationale, alors que le corps avait déjà été remis à la morgue de Bagdad."Je haïrai les Américains et le peuple britannique toute ma vie", a affirmé Rana au Guardian: "Vous êtes des démocrates. Vous disiez que vous alliez nous apporter la démocratie et vous avez tué mon père"."Vous n'apportez aucune preuve qu'il ait fait la moindre chose de mal, vous lui refusez un avocat et ensuite vous le tuez. Pourquoi?".

 

Mai 21 2004

Etats-Unis : un budget de la défense record de 422 milliards de dollars

LE MONDE | 21.05.04 | 10h04

Le projet budgétaire requiert que l'Armée de terre et le corps des Marines accroissent leurs effectifs de 30 000 hommes au cours des trois prochaines années.
La Chambre américaine des représentants, à majorité républicaine, a adopté, jeudi 20 mai, par 391 voix contre 34 un projet de budget de la défense record de 422 milliards de dollars pour l'année fiscale 2005.
Cette enveloppe, en hausse de 5,2 % sur celle de 2004 et qui doit encore être votée par le Sénat, comprend une rallonge de 25 milliards de dollars requise par le président George W. Bush dix jours plus tôt pour continuer à financer les opérations militaires en Irak et en Afghnistan. La Maison Blanche a dû avancer de six mois cette demande de nouveaux fonds en raison de l'intensification de l'insurection en Irak ces dernières semaines.


UNE AUGMENTATION DE 3,5 % DE LA SOLDE DE L'ENSEMBLE DES PERSONNELS


Le projet de budget voté par la Chambre comprend un amendement prévoyant de retarder de deux ans des fermetures de bases militaires aux Etats-Unis jugées inutiles et qui étaient prévues pour l'année fiscale 2005 débutant le 1er octobre 2004.
Le Pentagone estime qu'au moins 20 % de ses bases et installations ne sont plus nécessaires et leur élimination permettrait d'économiser des milliards de dollars. La Maison Blanche a menacé de mettre son veto à ce projet de budget, si cet amendement est maintenu dans la version finale approuvée par les deux chambres du Congrès.
Le Sénat a de son côté rejeté un amendement similaire dans sa version du projet de budget de la défense qui est sinon très semblable à celui voté par la Chambre et dont l'adoption est assurée.
Le projet de budget de la défense de la Chambre comme celui du Sénat comprend une augmentation de 3,5 % de la solde de l'ensemble des personnels et accroît la couverture médicale des réservistes. Répondant aux critiques sur le fait que les troupes en Irak ne disposent pas de protection suffisante face aux attaques des insurgés, l'enveloppe comprend un milliard de dollars pour notamment des blindages des véhicules dont les Humvees.
Le projet budgétaire requiert que l'Armée de terre et le corps des Marines accroissent leurs effectifs de 30 000 hommes au cours des trois prochaines années. De nombreux parlementaires sont très inquiets du nombre insuffisant des effectifs permettant d'assurer une rotation normale des troupes au combat. Cette insuffisance a été mise en évidence en Irak où les militaires ont dû prolonger leur service de plusieurs mois.

 

Mai 20 2004

Spring on The Chapel


 

Mai 19 2004

La mort en silence

LE MONDE | 17.05.04 | 13h06

Cela ne s'est pas passé en Irak. La barbarie a aussi ses entrées en France, dans des villages bien de chez nous, avec leurs bancs publics et leur mare au canard, leur jeunesse désœuvrée et leurs clodos portés sur la boisson, à moins que ce ne soit l'inverse.  
Vendredi soir, à Arthon-en-Retz, une commune de Loire-Atlantique proche de Nantes, trois gamins de 17 ans ont massacré un SDF d'une quarantaine d'années qui n'avait rien fait d'autre que d'être là, arrimé à son banc, naufragé immobile dans sa galère.
On ne sait quel drame intime le clochard essayait de noyer dans l'alcool. Il était connu des villageois comme un de ces pauvres bougres inoffensifs dont l'existence s'est un jour enfermée dans une bouteille comme unique source de chaleur, faute d'en trouver dans la compagnie humaine. La déchéance d'un homme n'est pas un spectacle. Ce qui a suivi n'en est pas un non plus. Quel était le but des meurtriers ? Visiblement, ils ont tué sans mobile, sans motif. Un acte gratuit, effectué "sauvagement", a dit un gendarme.
Les jeunes ont commencé par insulter le clochard. Puis ils l'ont entraîné au bout d'un chemin pour le noyer. Et, puisqu'ils n'arrivaient pas à leurs fins, ils l'ont achevé à coups de barre de fer.
L'enquête dira sûrement si les tueurs étaient gavés de jeux vidéo guerriers, d'images de la torture en Irak, ou tout simplement de haine sans fond ni fondement. Une haine inextinguible, comme la détresse de leur victime.
On se souvient d'un slogan plein de cynisme qui maculait jadis les murs des grandes villes, dans certaines dictatures d'Amérique du Sud : "Luttez contre la pauvreté : tuez un mendiant !"
Ici, à l'évidence, pas d'idéologie. De la violence pure et dure, une violence à l'Orange mécanique, où les victimes ne seraient pas un couple de vieillards apeurés mais un faible, un sans-défense.
Le malaise qui nous envahit ne tient pas seulement à la cruauté de ces gestes commis par des êtres tout juste sortis de l'enfance. Il vient de la passivité de ceux qui ont vu et n'ont rien dit. Ceux qui – par peur ? – ont laissé faire.
Dans ce village de l'Ouest, une personne au moins pourrait être mise en examen pour non-assistance à personne en danger. Comme à Savigny-le-Temple, en Seine-et-Marne, où un homme a récemment été tué en plein jour. Il voulait récupérer son vélo volé. Personne n'est venu le défendre.
Deux morts pour rien, deux morts entourés de silence. Une violence inouïe et pas un geste pour secourir, pas un mot pour aider la justice.
Dimanche, à Cannes, en marge, forcément en marge du Festival, a été projeté le film SDF Go Home, du réalisateur luxembourgeois Robert Biver. Ceux qui ne retiennent pas de la Croisette que les paillettes se souviendront que, il y a tout juste un an, trois sans-abri en smoking avaient monté les marches du Palais des festivals.
Ils tournaient un film "à l'œil", week-end après week-end, intermittents du spectacle, permanents de la misère. Pour mémoire, ils s'appelaient Clovis, Jean-Marc et Samir. Ce dernier n'a pas survécu à la canicule du mois d'août.
SDF Go Home est terminé. Son titre nous saisit après la tragédie d'Arthon-en-Retz. Comment rentrer chez soi quand on n'a pas de maison ? En allant direct au cimetière, ont répondu trois monstres.

 

Mai 18 2004

Si même mes violonistes s'y mettent...! mais c'est vrai que c'est dégueulasse!

LE MONDE | 18.05.04 | 14h33

Concert de couacs à l'Ochestre philharmonique de Bonn. Depuis quelques semaines, les musiciens de la Beethovenhalle n'arrivent plus à accorder leurs violons. La mutinerie a éclaté quand les seize violonistes de l'orchestre ont réclamé une augmentation de salaire. Face au refus de la direction et, en particulier, du directeur de leur formation, Laurentius Bonitz, ils ont décidé de porter l'affaire devant les tribunaux, avant de renoncer à leur plainte, début mai, pour réclamer un règlement à l'amiable.
C'est donc pour une banale histoire d'argent que l'orchestre a sombré dans la cacophonie. Les violonistes ne supportaient plus de toucher la même rémunération que leurs camarades du fond d'orchestre, soit 6 115 euros mensuels

et il y en a encore qui se plaignent! à Lille, pour ne citer qu'un exemple le salaire brut 3eme catégorie des violonistes est de 2.748,53 € !

payés par leur employeur, la ville de Bonn. Deux fois plus que, par exemple, leurs homologues britanniques, font remarquer les mauvaises langues.
"Peut-être, mais ce n'est pas le sujet", rétorquent les mutins : partitions à l'appui, ils expliquent qu'ils sont davantage sollicités lors des concerts que leurs collègues instrumentistes à vent, sans parler du triangle... Bref, qu'ils font des notes supplémentaires. Bons princes, ils ont présenté une addition globale ne prenant en compte que les passages les plus flagrants de cette injustice. Car, pour citer l'un des insurgés, "nous aurions pu calculer la surcharge mesure par mesure, mais nous avons préféré aller au plus simple".
Puisqu'ils travaillent plus que les autres, ils exigent en contrepartie une revalorisation de leur salaire et la mise en place d'un nouveau système de calcul. Comme, par exemple, l'attribution d'un extra de 90 euros par répétition ou concert pour compenser le surplus de notes lues et interprétées. A quand, comme s'est interrogé l'un des membres de la bande à Bonitz, une rémunération à la note ?
Mauvais camarades, ils critiquent également la convention collective de l'orchestre, qui attribue des bonus aux solistes, et qu'ils qualifient de "pratique injuste". Les violonistes s'emmêlent quelque peu les archets : cela ne relève-t-il pas d'une logique qu'ils défendent, à savoir la rétribution au mérite ? N'en déplaise à ces virtuoses, comme l'a sous-entendu Laurentius Bonitz, n'est pas soliste qui veut !
Excédé par ces dissonances, le directeur de l'orchestre est descendu dans la fosse aux lions. "Ce procès est ridicule ! La question est peut-être intéressante du point de vue du droit, mais en matière de musique, c'est n'importe quoi ! Comparer notre métier aux autres professions est complètement absurde", s'est-il insurgé, face à ceux qui voudraient lire leurs partitions comme des fiches de paie. Et pour faire bonne mesure, il a réclamé une augmentation pour les solistes, les deux hautbois et le trombone, dont il a vanté l'importance. Les crincrins n'ont pas fini de grincer !


Benoît Merlin

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filmmusicmag.com

Orchestra Musicians Want to Tie Salaries to Notes Played

BERLIN (AP) — Violinists at a German orchestra are suing for a pay raise on the grounds that they play many more notes per concert than their colleagues do — litigation that the orchestra's director on Tuesday called "absurd."
The 16 violinists at the Beethoven Orchestra (search ) in Bonn argue that they work more than their fellow musicians who play instruments like the flute, oboe and trombone, and also say a collective bargaining agreement that gives bonuses to soloists is unjust.
But Bonn orchestra director Laurentius Bonitz said it was unreasonable to compare playing a musical instrument with other jobs.
"The suit is ridiculous," Bonitz said. "It's absurd."
He also argued that soloists and musicians in other leading roles — like the orchestra's two oboe players — should make more money.
"Maybe it's an interesting legal question, but musically, it's very clear to everyone," Bonitz said.
The case is scheduled in a labor court during May.

 

Mai 17 2004

Comment les Américains rackettent la presse

LE MONDE | 17.05.04 | 14h43

Les débats intellectuels sur l'utilité des G8, qui réunit chaque année les chefs d'Etat des pays industrialisés, sont en train de se doubler d'une question autrement plus fondamentale : celle de la liberté de l'information.
Depuis la montée des mouvements altermondialistes et, plus encore, les attentats terroristes du 11 Septembre, les pays hôtes de réunions institutionnelles ont pris l'habitude de convier leurs illustres invités dans des endroits plus reculés les uns que les autres. En 2002, sous présidence canadienne, on choisit ainsi Kananaskis, un trou perdu des montagnes Rocheuses et un lieu essentiellement fréquenté par les ours.
Cette année, les Etats-Unis, qui président le G8, ont choisi Sea Island, en Georgie, pour le sommet qui doit avoir lieu du 8 au 10 juin. Comme à Kananaskis, la distance et la sécurité interdisent le contact direct entre la presse et les chefs d'Etat. Passons sur les complications qu'entraîne cette absence totale de contacts pendant les réunions, mais que dire en revanche de l'innovation américaine qui consiste à sous-traiter la logistique de la réunion à une entreprise privée ?
Résultat, tout est payant. Exemple : pour disposer d'une simple chaise et d'un emplacement sur table, chaque journaliste devra débourser 350 dollars (300 euros). Avec les taxes, ça fait 371 dollars. La location d'une salle de montage de 3 Å~ 3 mètres pour les télévisions, équipée d'une table et de deux chaises, est facturée 2 500 dollars. Il faut rajouter 95 dollars pour une lampe, 40 dollars pour une chaise supplémentaire, 295 dollars pour une prise téléphonique... sans le combiné. Pour l'obtenir, il faut débourser 30 dollars de plus.
Même les organisateurs du Forum privé de Davos, temple du néolibéralisme où se croisent les patrons les plus puissants du globe, n'ont jamais osé tarifer l'accès de la presse.
La société Hargrove, qui a décroché l'appel d'offres pour Sea Island, est une spécialiste de l'organisation et a depuis toujours ses entrées à la Maison Blanche. De la célébration de l'opération "Tempête du désert" sous Bush père à l'inauguration de la présidence de Bill Clinton, en passant par les conventions démocrates ou républicaines, on la trouve partout.
Sa démarche va jusqu'au bout de la logique économique et n'épargne personne. Ainsi, elle a fixé à 23 600 dollars le coût de la liaison pour les visioconférences - distance oblige - entre le lieu où se trouvent les chefs d'Etat et la presse. La France a refusé le "service".
Le département d'Etat et les organisateurs du sommet croulent depuis quelques jours sous les nombreuses protestations adressées par les associations de la presse diplomatique et de la presse présidentielle via leurs ambassades : l'Union européenne, le Canada, la Russie, le Japon, la France sont les premiers à avoir réagi. Toutes s'élèvent contre cette discrimination par l'argent et s'inquiètent : où va-t-on si l'information devient payante ?

Babette Stern

 

Mai 13 2004

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Mai 12 2004

Molière

Acte V sc 1

 

Grand écrivain de comédies humaines, Molière nous apporte dans son Misanthrope un personnage digne de sentiments les plus farouches envers, en plus de l'Homme, toute la société qui, selon lui, les pousse en décadence morale, tant par leur justesse que leur Justice. Car il s’agit bien dans cette scène première de l’acte V de justice avec pour coordinateur d’idée la bonne foi et la trahison. Alceste critique la société qu’il répugne mais doit d’un autre côté accepter qu’il y est plongé à part entière de part son procès, comble du conflit social, et sa relation avec Célimène. Molière donne ici au lecteur le compte-rendu des évènements précédents et montre l’intention d’Alceste de fuir cette société.
Alceste prend pour cible Oronte dans l’exemple de son procès contre lui et, dans un sens, le place en émissaire d’une société entière tournée contre lui. Un peuple qui n’a pas les mêmes valeurs que lui. Il cherche à se disculper en montrant que les valeurs des autres sont différentes et surtout inférieures aux siennes. Il se met en posture de victime par pure paranoïa et voit Oronte comme son ennemi. Il veut montrer que tous sont contre lui et parle même du « coupe-gorge » dressé contre lui, contre sa « vie » (vers 1521-1524). Alceste pense avoir été trompé, usurpé. Dans les vers 1487 à 1500 on note l’emploi du champ lexical de la fausseté : « honneur, probité, équité, foi, trompé, traître, fausseté, trahison, avoir raison, grimace, artifice renverse le bon droit, tourne, tort ». Il utilise l’ironie pour parler de certaines valeurs. « Voilà la bonne foie, le zèle vertueux, La justice et l’honneur que l’on trouve chez eux ! » Ce sont les critères de l’honnête homme. Alceste les remet en cause, car il leur préfère la sincérité et la franchise. A la fin de sa tirade, Alceste explique son choix. Il emploie le futur: « vous ne m’aurez » ; il est résolu. Cependant, il ne sait pas encore s’il part seul ou avec Célimène. Il se marginalise, veut s’écarter, se partialiser de la société pour pouvoir la critique de l’extérieure sans indirectement se mettre en cause. Dans les derniers vers, il fait allusion à un célèbre adage latin de Plaute : « homo homini lupus » signifiant l'Homme est un loup pour l'Homme. Il trouve que l’humanité a de nombreux aspects inhumains. Le terme « loup », l’idée d’une souffrance « qu’on nous forge » désigne la lutte continue des gens qui se détruisent entre eux.
Alceste est ici le comble de lui-même, il ne supporte rien pas même ses propres moeurs, il veut fuir. Peut-il être l’homme qu’il voudrait être en dehors de cette société, en dehors de sa société ? Cette question se justifie pleinement par le fait que Molière juxtapose : sa relation avec Célimène qui le torture mais le tient en laisse dans ce monde, comme s’il ne pouvait finalement jamais partir. Les sentiments humains tissent les liens de notre société ; les pires comme les meilleurs.

 

Mai 10 2004

Les réserves d'eau sont insuffisantes

Le Monde | 08.05.04 | 14h08

 

 

Ouganda, glacier Orubare

 


Tous les spécialistes ont en mémoire la terrible sécheresse de 2003 et se demandent si le niveau des nappes souterraines pourrait supporter une nouvelle canicule. Depuis septembre, la pluviométrie a été à peu près normale sur les trois quarts du territoire. Mais elle reste déficitaire dans le Nord et l'extrême Sud-Est. Au total, au regard des informations recueillies par le Réseau national des données sur l'eau (www.rnde.tm.fr), le ministère de l'écologie estime que "la situation est moins favorable que l'année dernière à la même époque".
L'an dernier, la sécheresse avait commencé dès février alors que les nappes phréatiques étaient dans l'ensemble bien remplies grâce aux bonnes pluies de l'automne. Puis les aquifères furent très sollicités en raison du très faible niveau - historique - des rivières et des fleuves. Aujourd'hui, " les pluies hivernales risquent d'être insuffisantes pour recharger correctement les aquifères, dont certains ont même déjà entamé leur vidange, indique-t-on à la direction de l'eau du ministère de l'écologie. Si le scénario de l'an dernier se reproduit, on risque d'avoir à faire face à des situations pénalisantes".
PLAN D'ACTION SÉCHERESSE
Selon le Réseau national des données sur l'eau, 83 % des cours d'eau du pays présentaient en mars des écoulements inférieurs à la moyenne mensuelle. Les débits les plus bas - la moitié de la normale - ont été enregistrés dans le quart Nord-Est, le Sud-Est et dans les Pays de Loire. Les fortes pluies récentes et l'enneigement important des massifs montagneux pourraient modifier cette donne. D'autant que le niveau des barrages-réservoirs destinés au soutien d'étiage se trouve à un niveau convenable. Cependant, pour parer à toute éventualité, un "plan d'action sécheresse" a été conçu. Il doit être présenté à la mi-mai par le ministre, Serge Lepeltier.

NIVEAU ROUGE


Grâce à l'ensemble de ces données, l'InVs et Météo France ont pu définir un niveau à partir duquel le franchissement de la température met en danger les populations. Ainsi, pour les minima, la température représentant le seuil d'alerte est de 18°C pour le nord-ouest de la France, de 21°C pour la région parisienne, et de 23°C le long de la Méditerranée. Il existe une température minimale relative pour le Massif central, plus frais. Pour les maxima, le seuil est de 29°C sur les côtes de la Manche, de 31°C pour la région parisienne, et de 36°C pour le Sud-Ouest, le sud de la vallée du Rhône, avec un maximum relatif sur le Massif Central.
Le niveau rouge ne sera, lui, activé que lorsque la canicule se prolongera dans le temps et se manifestera sur une large partie de la France. Une alerte rouge de ce type, si elle avait existé en 2003, aurait été déclenchée les 7 et 8 août, car la troisième vague de chaleur de l'année, la plus importante, avait commencé les 3 et 4 août. Les prévisions météorologiques indiquaient alors que ces conditions se maintiendraient jusqu'au 15 août. La canicule a, en effet, culminé les 10, 11 et 12 août, avec des températures qui ont franchi les 40°C dans 15 % des villes du pays
DÉJÀ CINQ "VIGILANCES"
Outre les couleurs orange et rouge, la carte de vigilance sera associée à un "bulletin de suivi". Celui-ci contiendra les prévisions météorologiques, ainsi que des éléments permettant de qualifier le phénomène par rapport aux grandes canicules de 1976 et de 2003.
Il comportera aussi des conseils de comportement élaborés par l'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé (INPES). Sont particulièrement concernés les sportifs et les personnes fragiles : personnes âgées, enfants, sujets à risques (cardiaques et asthmatiques). Seront également décrites les conduites à tenir pour rafraîchir les habitations et réhydrater les organismes. Le but de tout cela, rappelle Jacques Manach, est d'amener les gens à "aider ou à se faire aider".
Cette "alerte canicule", relative à "une vague de chaleur intense et prolongée", et les attitudes à adopter en pareil cas apparaîtront sur le site Internet de Météo France. Ils seront également communiqués aux "médias à réaction rapide" (quotidiens, radios, télévisions) capables de répercuter très rapidement ces messages. Les services sanitaires français ne seront pas en reste, puisque le ministre de la santé, Philippe Douste-Blazy doit présenter la semaine prochaine un "plan canicule" finalisé.
Ce nouveau service de Météo France s'ajoutera aux cinq vigilances météorologiques déjà existantes concernant les vents forts, les fortes précipitations, les orages violents, la neige et le verglas et enfin les avalanches.
Christiane Galus

 

Mai 4 2004

The giant squid

By Henry Fountain Published: May 4, 2004

Giant squid

This giant squid of the architeuthis genus was caught off the west coast of Tasmania.
A live specimen would be about eight metres long, including two very long clasping tentacles.
Photo by David Paul

With a length up to 75 feet, the giant squid, Architeuthis, is the largest invertebrate on earth. But it is also the most elusive. It has never been seen alive in its natural habitat. As such, Architeuthis (pronounced ark-uh-TOOTH-us) has something of a mythical reputation. There has been speculation that the creatures live for decades, even a century, at depths of several thousand feet.
"No one really knows," said Dr. Neil H. Landman of the American Museum of Natural History. "In the ocean there are still mysteries, and this is one of them."
But research by Dr. Landman and colleagues from the State University of New York at Stony Brook and other institutions may help dispel some of the myths. Architeuthis, they say, may not be so long in the tooth, and reports of its depth may be greatly exaggerated.
The researchers studied one of the squid's smallest features, a bonelike particle called a statolith that is not much larger than a grain of sand. Statoliths, which are found in the squid's head and help it maintain equilibrium, grow through the buildup of calcium carbonate in discrete rings.
Dr. Landman analyzed isotopes of oxygen in statoliths from three southern giant squid, Architeuthis sanctipauli, from the Pacific Ocean. Like all specimens, these were caught in fishing nets or washed ashore. The proportion of isotopes gives an indication of the water temperature the squid lived in, and temperature can be related to depth. In the analysis, reported in the journal Marine Biology, Dr. Landman found that the squid lived at depths of 600 to 1,000 feet. While he noted that those figures are not definitive, they are a far cry from 2,000 to 3,000 feet, as some scientists have thought.
The statoliths were also analyzed for carbon-14, a legacy of atmospheric weapons tests. Carbon-14 in the Pacific increased from the 1950's to about 1980, then began a well-documented decline. By analyzing carbon-14 ratios, the researchers were able to calculate an age for the squid: 14 years or less.
Normal squid reach full size in a matter of months ("They're the broiler chickens of the sea," Dr. Landman said), so some scientists had thought that giant squid might grow as fast.
Dr. Landman said he thought the giants add heft relative rapidly, though not at the pace of their cousins. After all, he said, "it's hard to imagine something growing that big so quickly."

 

Mai 3 2004

Prisonniers morts à la suite de sévices

Le Monde | 04.05.04 | 21h00

 

Le secrétaire à la défense, Donald Rumsfeld, plutôt discret jusqu'à présent, a souligné que "les actions des soldats sur les photos étaient totalement inacceptables et non américaines". Affaire des tortures de prisonniers irakiens. Trente-cinq cas de sévices ayant conduit à la mort de 25 prisonniers ont été recensés dans des prisons militaires américaines en Irak mais également en Afghanistan, selon des enquêtes lancées depuis décembre, a annoncé mardi un haut responsable militaire américain. Le général Donald Ryder, officier responsable de l'application des peines du système pénitentiaire, a précisé que les morts incluaient deux homicides présumés de prisonniers par des soldats, le meurtre d'un prisonnier qui tentait de s'échapper, et 10 autres cas qui faisaient encore l'objet d'une enquête. Il a précisé que l'origine de 12 autres cas de morts de prisonniers restait pour le moment indéterminée. Ces informations interviennent alors que l'administration Bush a promis mardi de punir les responsables des tortures infligées à des prisonniers irakiens, après la diffusion de photos qui ont horrifié l'opinion internationale, américaine et le monde arabe. Face à la critique, qui s'amplifie, de ces photos diffusées le 28 avril et montrant des tortures physiques et psychologiques dans la prison d'Abou Ghraib, près de Bagdad, le président George W. Bush est monté en première ligne pour condamner ces actes et s'assurer qu'ils seront punis. Mardi, le secrétaire à la défense, Donald Rumsfeld, plutôt discret jusqu'à présent, a souligné que "les actions des soldats sur les photos étaient totalement inacceptables et non américaines". Aux Nations unies, à New York, son collègue des affaires étrangères, Colin Powell, a affirmé que "justice sera faite". "Ces individus seront présentés à la justice militaire", a assuré M. Powell à l'issue d'une réunion du quartette (Etats-Unis, Russie, ONU et Union européenne) sur le Proche-Orient. Colin Powell a reconnu être "profondément inquiet des effets que ces images pourront avoir de par le monde", tandis que M. Rumsfeld soulignait que cette affaire "portait tort de façon fondamentale" aux Etats-Unis. La Maison Blanche a confirmé mardi que le Pentagone avait lancé une enquête approfondie dans "tout le système pénitentiaire pour s'assurer qu'il n'y ait pas de problème systématique". La polémique a atteint le Congrès, où plusieurs sénateurs, démocrates comme républicains, se sont plaints d'être "laissés dans l'ignorance" par le Pentagone. Les commissions des forces armées du Sénat et de la Chambre des représentants se sont réunies en urgence mardi pour évoquer le scandale.
Des poursuites pénales ont été engagées contre six militaires impliqués et six officiers ont reçu des blâmes qui mettent de fait un terme à leur carrière. Un septième officier a reçu une réprimande écrite de moindre degré. Le général Janis Karpinski, une femme chargée des centres de détention en Irak, fait partie des officiers sanctionnés, qui ont tous décidé de faire appel. Au total, cinq enquêtes séparées sont menées, selon les militaires américains. La prison d'Abou Ghraib compte 4 500 prisonniers. Quelque 11 000 détenus sont dans d'autres centres pénitentiaires en Irak.
Appel à Sadr pour déposer les armes. Des responsables chiites irakiens ont appelé mardi Moktada Sadr à déposer les armes et se sont engagés à trouver une solution à la crise impliquant l'imam chiite hostile aux forces américaines et les villes saintes de Nadjaf et de Kerbala. "Notre position est claire : Nadjaf et Kerbala doivent rendre les armes. Ce sont des villes saintes qui devraient avoir un statut proche de celui du Vatican", a déclaré le dignitaire chiite Mohammad Bahr al-Ouloum lors d'une réunion des partis chiites, dont plusieurs siègent au Conseil intérimaire de gouvernement irakien (CIG). Bahr al-Ouloum, qui appartient au CIG, a estimé qu'il n'appartenait pas aux forces d'occupation de résoudre ce problème. L'Iran, qui soutient la quasi-totalité des partis politiques chiites en Irak, avait estimé auparavant que les Etats-Unis devaient laisser la hiérarchie chiite régler cette crise au lieu de jeter de l'huile sur le feu en essayant de capturer Sadr. Bahr al-Ouloum, ainsi que d'autres dignitaires chiites, se sont également opposés à une offensive américaine sur Nadjaf pour arrêter Sadr et éliminer le danger posé par sa milice, mais ont ajouté que l'imam radical devait cependant se soumettre à l'ordre politique instauré en Irak après la chute du régime de Saddam Hussein. Des insurgés fidèles à Sadr se sont heurtés au cours de la nuit de lundi à mardi aux forces américaines près de la ville irakienne de Koufa. Des combats ont opposé en outre lundi à Nadjaf, au sud de Bagdad, des soldats américains à des miliciens de l'armée du Mehdi, faisant 5 morts et 15 blessés côté irakien. Par ailleurs, Moqtada Sadr s'est rendu mardi dans la ville de Koufa, non loin d'une base américaine attaquée lundi par ses miliciens, a indiqué son porte-parole, cheikh Qaïs al-Khazali.
Forces armées en Irak.
Le niveau Les effectifs militaires américains en Irak resteront à leur niveau actuel au-delà des trois mois à venir, avec environ 135 000 soldats, a déclaré mardi le secrétaire américain à la défense, Donald Rumsfeld. M. Rumsfeld a précisé que les 20 000 hommes dont le déploiement en Irak avait été prolongé récemment seraient remplacés par de nouvelles unités. "Nous ne prolongerons pas les mêmes hommes", a-t-il dit. Lundi, de hauts responsables de la défense avaient indiqué à l'AFP que le niveau actuel des effectifs serait maintenu pour une durée indéterminée, en raison des violences insurrectionnelles qu'affrontent les militaires de la coalition en Irak. A l'origine, le Pentagone voulait réduire le niveau des forces en Irak pour atteindre 105 000 à 115 000 hommes.